Actions Urbaines

Pendant l'été 1996, dix artistes présentent des installations et exécutent des performances dans les villes de Metz et de Luxembourg. Dans le cadre de ce projet, qui est une coproduction du Casino Luxembourg et du Fonds régional d'art contemporain de Lorraine, réalisée avec le soutien des villes de Metz et de Luxembourg, Filippo Falaguasta, Robert Milin et Antoine Prum ont été invités à travailler à Luxembourg, alors que Biefer & Zgraggen, Thomas Hirschhorn, Marcus Kreiss, Tania Mouraud, Lucy Orta, Cécile Paris et Angel Vergara travaillent à Metz. Tous présentent des actions qui impliquent directement les habitants de l'une ou l'autre des deux villes. 

Biefer & Zgraggen présentent dans des endroits publics (gare, musée, bars) la nouvelle vidéo sur leur  projet Télé-École d'art, où les deux artistes se mettent en scène pour expliquer, à leur manière, l'histoire de l'art de notre siècle ; Filippo Falaguasta a offert ses services dans vingt-quatre métiers différents (barman, cuisinier, peintre en bâtiment)  aux habitants de la ville de Luxembourg ; dans un abri de fortune, Thomas Hirschhorn présente une installation extérieure avec une série de dessins et collages, faits de matériaux de rebut, à proximité d'un centre culturel turc ; Marcus Kreiss, à travers une installation sur cinquante automobiles, souligne l'état d'errance de nombreux citadins « modernes » ; Robert Milin aménage, en collaboration avec l'ASTI (association de soutien aux travailleurs immigrés) et l'UNIAO (union des immigrés portugais) une cabane de jardin en plein centre-ville s'opposant ainsi à l'architecture urbaine moderne et stérile ; reprise en août de la City Performance n°1 par Tania Mouraud, présentée initialement à Paris en 1978-79 : 80 affiches de 4x3m avec pour seule mention, en lettres monumentales noires sur fond blanc, l'inscription « NI » ; la très traditionnelle « Fête de la Mirabelle » sera le théâtre très inattendu d'une performance de Tania Mouraud, fin août ; Lucy Orta, par un travail collectif avec les détenus de la Maison d'arrêt, fait passer des messages à travers les murs, restituant la parole de l'intérieur à l'extérieur, et inversement ; Cécile Paris questionne, par une déambulation dans les rues de Metz, les rapports étroits entre l'argent et le pouvoir, et la notion de choix individuel ; à travers ses installations vidéo, Antoine Prum montre des passants anonymes dans le Parc municipal de la Ville de Luxembourg qu'il interroge sur la symbolique du lieu en question (prostitution masculine) ; quant à Angel Vergara, il redonnera vie à une partie désaffectée de la rue des Allemands par une intervention sur des vitrines abandonnées.Le but de tous ces artistes n'est pas de créer une « sculpture publique », mais plutôt de communiquer des expériences qui doivent continuer à exister dans les mémoires des habitants des villes. Les « traces » laissées par ces actions seront présentées sous forme de photos, de films, de documents sonores et autres dans le cadre de l'exposition au Casino Luxembourg.