Aller au contenu principal
roger wagner_UNGROUND_Gast Bouschet & Nadine Hilbert_CASINO_ LUXEMBOURB_06_12_2012_026.jpg

Gast Bouschet & Nadine Hilbert – Unground

Artiste(s)
Gast Bouschet, Nadine Hilbert
Curateur(s)
Kevin Muhlen

L'installation audio-vidéo UNGROUND de Gast Bouschet et Nadine Hilbert est présentée dans les caves historiques du Casino Luxembourg, l'atmosphère unique du lieu - semblable à celle de grottes et de cavernes - se mariant parfaitement à l'univers, sombre et décalé, véhiculé par le duo d'artistes. Pensé comme une œuvre empirique, l'ensemble de l'installation doit être vécu telle une descente progressive, voire une immersion dans les profondeurs d'un monde particulier.

De 2010 à 2012, Gast Bouschet et Nadine Hilbert ont tourné les vidéos à Londres et en Islande. UNGROUND débute ainsi avec des séquences prises au cœur du quartier financier de la « City » et de Canary Wharf, mettant en scène les acteurs de la finance, le flux agité d'une population au sein du milieu urbain. Les images troubles en noir et blanc sont placées sous le signe d'une réflexion autour des soubresauts déviants de l'économie mondiale. Plus on s'enfonce dans les recoins sombres des caves, plus la vie citadine s'éloigne pour laisser place aux paysages volcaniques, glaciers et autres terrains vagues d'Islande. Le parcours se décline à travers des paysages typés qui à la fois unissent et opposent le monde financier et sa précarité quotidienne, et la nature dans sa force la plus brute.

En 2010, l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll et le nuage de cendres qui en résulta, avaient paralysé le trafic aérien européen. Fascinés par l'impact énorme qu'ont les forces naturelles sur le déroulement des affaires humaines, Gast Bouschet et Nadine Hilbert ont voulu signifier visuellement cette symbolique en apposant de la poussière volcanique et de la glace à même l'objectif avant tout filmage. Ce procédé engendre des zones noircies voire opaques dans les images, conférant une vision floue et non-transparente aux prises de vues, mettant à mal nos repères visuels. Par ailleurs, pour les artistes, il s'agit d'un « travail sur la crise de perception profonde que nous sommes en train de vivre. » (Gast Bouschet). À travers ce monde ainsi manifesté, les artistes poursuivent une réflexion d'ordre métaphysique sur les forces « archaïques » qui déterminent conscience et réalité.

Les images couplées à la musique engendrent à la fois des processus cognitifs et des sensations physiques. Les vidéos ont été sonorisées et mises en musique par Jason van Gulick pour les séquences londoniennes et par Stephen O'Malley pour la deuxième partie de l'exposition dans un but de confrontation deux univers musicaux bien distincts. Les rythmes saccadés et tourmentés de la batterie (van Gulick) répondent à l'agitation de la ville en début de parcours. Au fur et à mesure les images deviennent plus abstraites, le temps et le mouvement se ralentissent, les sons s'assombrissent et s'alourdissent (O'Malley). Un concert-performance de Jason van Gulick et Stephen O'Malley est organisé le vendredi 4 janvier 2013, offrant la possibilité au spectateur de s'immerger dans l'univers d'Unground.

L'exposition a par la suite été présentée à The CubeSpace Tapei (2014) et à la Fonderie Darling, Montréal (2015).

Expositions

Partager

Partenaires

Avec le soutien de : Focuna.