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Philippe Jacq

Artiste(s)
Philippe Jacq
Curateur(s)
Anne Kayser, Kevin Muhlen

Philippe Jacq, né en 1971 en Algérie et vivant dans le Sud de la France, ne fait guère de mystère sur les rapports conflictuels qu'il entretient avec la notion d'identité, particulièrement en ce qui concerne ses propres origines. L'ambivalence qui caractérise son œuvre se manifeste de manière exemplaire dans la vidéo Philippe Jacq, né à Oran en Algérie, un triptyque dans lequel le geste affirmatif de l'artiste, que l'on voit en train d'écrire et de réécrire son nom et son lieu de naissance, se solde par l'effacement de son identité, l'écriture étant peu à peu recouverte par des champs de couleur qui, ensemble, forment la tricolore française.

Né en Algérie de nationalité française, Philippe Jacq est à la recherche de sa véritable identité. Il n'est donc guère étonnant qu'il se méfie du caractère assertif propre aux symboles patriotiques. Ses œuvres récentes, souvent teintées d'humour et dans lesquelles il se sert notamment de souvenirs d'enfance, interrogent la notion même d'identité nationale. Dans Missiles patriotes, l'artiste transforme ainsi les emblèmes nationaux de différents pays en armes de destruction massive. Dans ces dessins bariolés, d'apparence innocente, le hamburger américain, la poupée russe, le dragon chinois ou encore l'aigle allemand se muent en fusées meurtrières. Dans la même veine, le coq français est dépeint comme un outil de destruction.Mais au-delà de tout symbolisme demeure l'interrogation si cette œuvre s'apparente davantage à une critique cinglante ou à une parodie déjantée sur le thème de la nationalité. Dans son exposition au Project Room du Casino Luxembourg, Philippe Jacq propose une nouvelle interprétation du coq français qui, dans la conscience collective de ses compatriotes, symbolise les valeurs traditionnelles du pays que sont la fierté, l'obstination, le courage et l'ardeur. Il n'empêche que le coq couronné, au-delà de son apparence quelque peu grotesque, est également synonyme d'impassibilité et d'arrogance. C'est précisément cette ambivalence inhérente au symbole qui intéresse l'artiste. Dans son travail au Casino Luxembourg, l'animal prend la forme d'une balançoire à ressort, à l'aspect de celles que l'on trouve communément sur les aires de jeux pour enfants. Faut-il en déduire que la notion d'appartenance nationale n'est qu'un jeu, pareille à un mécanisme qui échappe à notre contrôle ? Les trois coqs empaillés suspendus au plafond de l'espace d'exposition et qui tournent impassiblement autour de leur propre axe semblent confirmer cette impression...

Expositions

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Dans le cadre du Prix d'art Robert Schuman - Best of.